Délimitation du concept de charisme chez Max Weber

Dans le chapitre III de son livre, intitulé Les types de domination, première partie, Les fondements de la légitimité, il définit ainsi la domination : « Nous entendons par « domination » la chance, pour des ordres spécifiques (ou pour tous les autres), de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé d’individus ».[1]

 

L’autorité elle-même se légitime  par son usage dans un cadre normativement délimité. C’est le statut, la position dans la société, qui fait qu’un individu ou un groupe d’individus exercent une certaine autorité dans un système donné qui produit à la fois des règles de conduite et des marques extérieures de reconnaissance sociale.

 

« L’expérience montre qu’aucune domination ne se contente de bon gré de fonder sa pérennité sur des motifs ou strictement matériels, ou strictement affectuels, ou strictement rationnels en valeur. Au contraire, toutes les dominations cherchent à éveiller et à entretenir la croyance en leur « légitimité ». » [2]

 

A propos des types de domination légitime, Max Weber en recense trois idéaux-types[3] :

 

1. Les idéaux-types de la domination et de l’autorité chez Weber

1) La domination de type rationnel dont le fondement repose sur la croyance en la légalité des règlements arrêtés et du droit de ceux qui dominent d’édicter des directives afin de pouvoir exercer cette domination sur la société.

 

Il s’agit d’une domination basée sur une autorité légale-rationnelle. Ce type d’autorité suit un code strictement défini et se rapporte à la position de ceux qui exercent la domination dans la société. Elle est attachée davantage à une institution qu’à un individu. Elle suppose les notions d’organisation, de hiérarchie dans le cadre de la division sociale du travail. Elle caractérise les organisations marquées par la bureaucratie (entreprises, sociétés, administrations). 

 

2) La domination de type traditionnel, fondée sur la croyance quotidienne en la sainteté de traditions valables de tous temps et en la légitimité de ceux qui sont appelés à exercer l’autorité par ces moyens.

 

La domination par l’autorité traditionnelle émane d’un esprit collectif qui admet que cette autorité a acquis son efficacité par le poids de l’expérience du passé et que de ce fait elle doit perdurer (autorité parentale, autorité patriarcale).

 

3) La domination de type charismatique est caractérisée par la soumission extraordinaire au caractère sacré, à la vertu du héros, la réputation d’exemplarité d’un individu, ses qualités personnelles exceptionnelles. Elle peut aussi provenir d’ordres révélés ou émis par le détenteur de ce type d’autorité charismatique.

 

Ceux qui acceptent ce type de domination portent un charisme particulier au crédit de celui qui l’exerce. Ces suiveurs reconnaissent un charisme à celui qu’ils suivent. A l’instant où les individus qui reconnaissent cette forme de pouvoir ne veulent plus attribuer un quelconque don spécial au porteur de l’autorité charismatique, celui-ci perd aussitôt son statut. Cette forme d’autorité ne suit pas de règles. Elle s’attache à une personne en particulier et non à sa position dans la société (autorité des prophètes, des prédicateurs).

 

Max Weber insiste sur le fait que ces trois idéaux-types[4] ne sont que des modélisations non transposables dans leur forme pure mais plutôt de façon combinatoire dans le champ des pratiques observées dans la société. Le principal moyen de conserver l’autorité, quelqu’elle soit, consiste à la ritualiser aux moyens d’observances et de cérémonies régulières, autrement dit par la routinisation de cette autorité.

 

2.  Le concept de charisme

Max Weber relève que « le concept de charisme (« grâce ») est tiré de la terminologie du christianisme ancien. » [5] En effet, le Nouveau testament rédigé en grec fait apparaître 17 fois le mot kharisma (pluriel kharismata).  Ce mot translittéré en français par charisme peut signifier don ou cadeau gratuit et immérité, quelque chose donné à un homme sans qu’il l’ait gagné et s’en soit montré digne, quelque chose qui est le produit de la grâce de Dieu (kharis) et qui ne peut être atteint ou acquis par les seuls efforts de l’homme. Le Nouveau Testament répartit les charismes en trois classes :

 

1)  Le charisme de la vie éternelle. Saint Paul écrit à l’Église de Rome : «  Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit [kharisma] de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur. » - Épitre aux Romains chapitre 6, verset 23.[6]

 

2) Les ministères dans l’Église. «  Ne néglige pas le don [kharisma] qui est en toi, et qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens. » - Première épître à Timothée, chapitre 4, verset 14 (SE).

 

3) Des dons spirituels. « Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don [kharisma] spirituel, afin que vous soyez affermis, ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi. » - Épître aux Romains chapitre 1, versets 11 et 12 (SE). Il semble que l’apôtre tenait pour un don spirituel la capacité d’affermir par des paroles la foi de l’autre. Cela peut passer par la consolation (grec paraklêsis).[7]

 

Dans sa sociologie des religions,[8] Max Weber étudie les conditions et les effets d’une manière particulière d’agir en communauté. Les expressions du comportement religieux ou magiques revêtent de nombreuses formes différentes. On peut les comprendre à partir des représentations individuelles de la signification de ces comportements. Ses formes élémentaires sont constatables par les actes liés à la pratique du religieux, motivés par la croyance religieuse. Ces actes sont irrationnels, ils sont du ressort de la « magie », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas le produit du quotidien.

 

Ces actes religieux sont censés produire des conséquences extraordinaires. Ils sont liés à des pouvoirs extraordinaires, dans le sens premier du terme, de pouvoirs non ordinaires, d’une autre sorte que les actes accomplis dans la vie de tous les jours. Ces pouvoirs, Max weber les nomme charismes. La définition wébérienne du charisme explique bien celles données par le christianisme ancien : Jésus-Christ (détenteur du pouvoir charismatique du prophète) donne à ses disciples (récipiendaires du charisme) des dons individuels (des dons spirituels) et collectifs (des ministères dans l’Eglise) dans le but de prêcher la vie éternelle (charisme de la vie éternelle).

 

Max Weber donne deux définitions du charisme :[9] 

 

1) Un don adhérant purement et simplement à un objet ou à une personne qui le possède par nature, et il ne peut être acquis d’aucune manière : dans ce cas seulement il mérite ce nom dans toute la force de ce terme.

 

2) Ou bien il peut être produit artificiellement dans un objet ou une personne par quelque moyen extraordinaire.  Cette médiation suppose implicitement que les pouvoirs charismatiques ne peuvent se développer que dans les personnes ou les objets qui les possèdent en germe mais que ce germe peut demeurer caché si on ne l’incite pas à se développer en l’« éveillant » (…). »

 

Pour Max Weber, la grâce (kharis) est en germe dans toutes les formes religieuses du protestantisme, de la gratia infusa à la doctrine de la justification par les œuvres. Par un processus abstractif, on dégage l’entité qui meut l’homme doué de charisme et qui en influence d’autres en déterminant leur comportement. Il s’agit de la croyance aux esprits.

 

Pour le christianisme, les esprits sont Dieu le créateur, le Fils de Dieu, l’esprit saint, réunis ou non dans une trinité, selon que l’on soit trinitarien (branche majoritaire) ou unitarien (branche minoritaire considérée comme ‘hérétique’ par la première). Ce sont aussi des anges de différents rangs hiérarchiques (archange, séraphins, chérubins, messagers) ou encore le Diable et les démons, des fils de Dieu angéliques félons. Ce sont des puissances suprasensibles, surnaturelles, personnelles et invisibles aux hommes. Elles peuvent déterminer la vie des hommes ordinaires (les profanes) qui veulent être influencés par eux ou qui laissent leur pouvoir influer sur eux par le biais de média possédant le charisme magique ou religieux.

 

Ces puissances spirituelles règlent leurs rapports avec les hommes dans le cadre d’une activité religieuse produisant des représentations stéréotypant la conduite de la vie dans un cadre communautaire dans la mesure où la sociation doit être durablement garantie. Cette religion promet quelque chose de la part du divin, quelque chose de précis. La religion juive[10] est la première à montrer ce caractère spécifique de la promesse formelle faite par Yahvé (ou Jéhovah en français classique), Dieu universel et tout-puissant,  à son peuple israélite. Les actes religieux effectués au sein de sa communauté par le profane désireux d’obtenir la réalisation de la promesse divine sont eux-mêmes réglés par un clergé dépositaire du charisme.

 

Max Weber en donne pour caractéristique essentielle «  la spécialisation , dans une entreprise cultuelle régulièrement  exercée, d’un cercle particulier de personnes liées à des normes, des époques et des lieux déterminés, en relation avec des groupes sociaux déterminés. » [11] Pour le sociologue des religions, il n’y a pas de clergé sans culte mais un culte peut exister sans clergé spécialisé. Ce clergé spécialisé, s’il existe, exerce une domination de type charismatique, un charisme de fonction, au sein de la communauté religieuse qu’il dirige.

 

Le sociologue Régis Dericquebourg dans « Le charisme spécifique chez Max weber. Apport de cette notion à la question du lien entre le charisme et la domination »[12] explique que le charisme prophétique est un charisme personnel ou charisme plénier qui se définit par rapport à deux critères fondamentaux indissociables : « la qualité extraordinaire » d’un personnage et sa reconnaissance par ses suiveurs.

 

Puis, Régis Dericquebourg cerne les caractéristiques du porteur de charisme personnel :

 

- il s’écarte de l’ordre quotidien et favorise la création de liens sociaux,

- il survit grâce à une économie aléatoire (offrandes, mécénat,…),

- il doit produire des preuves de ses dons extraordinaires par des succès (apport de ‘bénéfices’),

- il dicte des exigences nouvelles.

 

Puis, parlant d’un second type de charisme, le charisme de fonction , il explique que ce dernier est impersonnel. Ce charisme correspond  à une « qualité exceptionnelle reconnue par une institution (…)  L’institution en question utilise cette qualité exceptionnelle en :

 

- la portant à plénitude par confirmation rituelle,    

- légitimant le pouvoir auquel elle prétend faire accéder ceux qui l’ont reçue,

- obligeant ceux qui l’ont reçue à reproduire les obligations qu’elle-même articule en tant que propriétaire du charisme de fonction.

 

Ce même charisme de fonction « tire sa légitimité, en dernière analyse, de l’appropriation par une institution, d’un charisme personnel fondateur ».

 

3.  La domination charismatique comme idéal-type dans les groupes religieux minoritaires

Intéressons-nous particulièrement à la domination basée sur l’autorité de type charismatique au sein d’un groupe religieux minoritaire désigné par le terme savant secte par Max Weber ainsi que par le théologien Ernst Troeltsch (1865-1922)[13].  Les deux sociologues allemands définissent la secte en l’opposant à la notion d’Église, qu’il faut entendre comme religion dominante. L’Église est de nature inclusive et intègre à la fois les saints et les pécheurs tandis que la secte au sens sociologique[14] choisit l’exclusivisme en n’admettant réellement comme membres que des croyants actifs, militants et engagés.

 

Max Weber en tire les conclusions suivantes : on adhère volontairement à un groupe religieux minoritaire dans le cadre d’une démarche rationnelle et méritante, alors que n’importe qui peut se rallier à une Église puisqu’elle n’impose aucune condition d’entrée. Troeltsch décrit bien la secte comme un groupe religieux minoritaire souvent composé de personnes plutôt démunies, ayant délibérément abandonné la quête de biens matériels au profit immédiat de la jouissance d’une fraternité spirituelle vraie. Il oppose le type secte à celui de réseau mystique d’après lui plus ouverts et beaucoup moins régulés.

 

Le sociologue britannique Bryan Wilson reprenant les travaux de Max Weber, préfère définir la secte en fonction de son rapport au monde.[15] Il fait la différence entre la religion dominante généralement favorable à la perdurance d’un ordre bien établi dans lequel elle s’inscrit traditionnellement, et la secte, ou ‘nouvelle religion’, qui elle remettrait en question l’ordre établi dans la mesure où elle n’y trouve pas vraiment de reconnaissance. Les dissidents moraux ou doctrinaux de la secte, les apostats, en sont excommuniés. La secte est une assemblée d’élus, égaux entre eux mais œuvrant cependant au sein d’une structure reconnue comme fortement hiérarchisée.

 

Bryan Wilson dresse une typologie des groupes religieux minoritaires d’origine chrétienne et  en isole quatre catégories:

 

- Les conversionnistes : caractérisés par leur biblicisme, l’attachement marqué à l’Évangile, aux notions spirituelles de péché et de rédemption (Armée du salut, Eglises évangéliques et pentecôtistes).

 

- Les adventistes : qui privilégient la foi authentique, l’adhésion vraie et active plutôt qu’une expérience mystique de la conversion. Ces groupes religieux minoritaires attendent l’intervention de Dieu dans la société humaine. Cette intervention doit renverser l’ordre social actuel et instaurer le Royaume de Dieu sur la terre afin d’apporter à tous ceux qui ont foi un millénium de paix et de bonheur (Témoins de Jéhovah).

 

- Les introversionnistes : se replient hors du monde sur la communauté des élus (Darbystes).[16]

 

- Les gnostiques : théorisent la vérité divine pour vivre dans la société (Science chrétienne, New Age).[17]

 

  On peut faire sur la typologie de Wilson la même remarque que sur les idéaux-type de Max Weber. Ces types ne sont que des modélisations de forme pure qui ne se retrouvent pas tels quels dans le champ sociétal. Par exemple, Bryan Wilson classe les Témoins de Jéhovah parmi les adventistes au sens sociologique. Soit. Les Témoins de Jéhovah attendent bien un millénaire de justice, leur théologie est claire sur ce sujet. Ils privilégient la transformation jour après jour  d’une personnalité qu’ils veulent calquer sur celle du Christ par une foi qu’ils considèrent comme authentique plutôt que la démonstration bruyante d’une conversion émotionnelle. Mais ils sont aussi très fortement caractérisés par leur conversionnisme et peut-être même plus par ce dernier point.

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[1] Weber M., Économie et société/1, Les catégories de la sociologie, Paris, Plon, Pocket, 1995, p. 285.

[2] Weber M., Économie et société/1, Les catégories de la sociologie, Paris, Plon, Pocket, 1995, p. 286.

[3] Weber M., Économie et société/1, Les catégories de la sociologie, Paris, Plon, Pocket, 1995, p. 289.

[4]  A ces trois idéaux-types wébériens, la sociologie actuelle ajoute l’autorité professionnelle basée sur la notion d’expertise. Des connaissances spécialisées donnent à celui qui les a acquises une certaine autorité. Il est détenteur d’un savoir technologique ou scientifique particulier et évolue dans un environnement de plus en plus caractérisé par la division sociale du travail (médecins, chercheurs).

[5] Weber M., Économie et société/1, Les catégories de la sociologie, Paris, Plon, Pocket, 1995, p. 290.

[6] La sainte Bible, Louis Segond, nouvelle édition commentée par C.I. Scofield, Genève - Paris, Société Biblique de Genève, 1975.

[7] Il est intéressant de noter que Jésus-Christ désigne l’esprit saint qui viendrait sur ses disciples et leur donnerait des charismes particuliers comme celui de parler en d’autres langues pour prêcher l’Évangile, le paraklêtos, c’est-à-dire le consolateur. - Évangile selon Jean, chapitre 14, versets 16 et 17 (SE) : « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu’il demeure éternellement en vous, l’Esprit de vérité (…). »

[8] Weber M., Économie et société/2, L’organisation et les puissances de la société dans leur rapport avec l’économie, Chapitre V, Les types de communalisation religieuse (sociologie des religions), Paris, éditions Pocket, 1995, pp.145-409.

[9] Weber M., Économie et société/2, L’organisation et les puissances de la société dans leur rapport avec l’économie, Paris, éditions Pocket, 1995, pp.146-147.

[10] Weber M., Le judaïsme antique, Paris, Plon, Agora Les classiques, collection dirigée par François Laurent, 1998.

[11] Weber M., Économie et société/2, L’organisation et les puissances de la société dans leur rapport avec l’économie, Paris, éditions Pocket, 1995, p. 174.

[12] Dericquebourg R., Le charisme spécifique chez Max weber. Apport de cette notion à la question du lien entre le charisme et la domination, Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité, IRESCO-CNRS, 2006.

[13] Né à Haunstetten en Bavière en 1865, il s’associe, au début du XXe siècle à Heidelberg, à Max Weber dans une réflexion sur le lien entre le christianisme et le monde entré dans la modernité. En 1912, il écrit Les Doctrines Sociales des Églises et des groupes chrétiens. Il y décrit et définit trois types sociaux : L’Église (conservatrice),  la secte (critique) et la mystique (passive). Dans le type secte, le protestantisme ascétique lui apparaît comme moderne : sa théologie valorise l’économique et reconnaît l’autonomie du séculier. Cependant, il reste étranger à l’égalité naturelle des hommes.

[14] On préférera l’appellation groupe religieux minoritaire au mot secte dont le sens aujourd’hui a été complètement détourné. Cette expression « groupes religieux minoritaires » a été introduite par Régis Dericquebourg dans Groupes religieux minoritaires, aspect et problèmes, cahier de l'Association d’Étude et d'Information sur les Mouvements Religieux - AEIMR.

[15] Wilson B., Les sectes issues du protestantisme, in Encyclopédie des religions (sous la Direction de Lenoir F. et Tardan-Masquelier Y.), tome 1, Paris, Editions Bayard, 1997, pp. 645-658.

[16] Pour Régis Dericquebourg, les introversionnistes préfèrent transformer le monde en commençant par se transformer eux-mêmes dans des communautés qui peu à peu devraient changer le monde. Cf. Dericquebourg R., Naissance d’un prophétisme en société industrielle, Rationalité de marché et économie du charisme, A propos de Charles Taze Russell, Mélanges de Science religieuse, XXXVI, n°3, sept. 1979, pp. 175-190.

[17] Régis Dericquebourg n’est pas d’accord avec l’analyse de Bryan Wilson sur ce point. Il considère qu’il faut préciser certains groupes du Nouvel âge, le Nouvel âge étant un ensemble disparate. En outre, Bryan Wilson ne place pas la Science chrétienne parmi les gnostiques mais y range par exemple les Rosicruciens.

  

 Référence universitaire pour citer cet article :

- Barbey Ph., Délimitation du concept de charisme chez Max Weber, Focus sociologique, consulté le [date].

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